ACCROÎTRE

ses CONNAISSANCES pour mieux

REPONDRE

à l’EMPLOI

 

 

 

 

 

                           

          Città di TORREMAGGIORE                                            

 

 

I. le PIEEC (Point Info Européen d’Education Continuée) : un lieu d’Accueil au service de Tous

 

Il peut être bon de réaffirmer tout d’abord que ce « produit » a été conçu par les trois primo-partenaires du projet ACRE en phase 1 à partir de l’ensemble des travaux menés en commun et développé dans leurs propres environnements et dans les trois dimensions que sont les outils, les contenus et les ressources humaines disponibles.

 

Concilier à la fois l’individu, le cognitif et le social, l’environnement et l’animation territoriale avec la volonté clairement affichée de faire du Temps un facteur associé du développement.

 

 

Les dispositifs expérimentés dans les trois entités nationales (Espagne, France, Italie) ont permis d’arrêter consensuellement un certain nombre de préconisations en terme de bonnes pratiques :

 

  1. le « PIEEC » est un service à rendre aux personnes les moins dotées intellectuellement. En tant que tel, il doit être un service public rattaché à une autorité publique locale (Mairie, Communauté de Communes, Préfecture). Pour une plus grande efficacité, son champ d’intervention doit se situer entre 5000 et 20-25000 habitants (dans les grandes villes, les mairies annexes pourraient probablement accomplir cette mission mais cela reste à expérimenter).

 

Pour ne pas avoir à créer un nouveau service et générer des coûts de fonctionnement importants, le « PIEEC » pourrait dépendre administrativement des Affaires Scolaires, de la Bibliothèque Municipale,… en fait, de tous services ayant une bonne connaissance de la population locale.

 

 

  1. le « PIEEC » doit faciliter l’accès à toutes les informations relatives à l’éducation des adultes et, en tant que tel, il doit disposer d’un accès Internet pour organiser la veille de sa propre banque de données et l’aide à l’exploration de nouvelles réponses appropriées.

 

 

  1. le « PIEEC » est initiateur et animateur de la CARL (Cellule d’Appui et de Réflexion Locale). Il travaille à sa constitution avec tous les acteurs privés et publics du territoire et il contribue activement à l’animation de ce réseau d’informations privilégié. Les expérimentations ont démontré l’importance de ce partenariat dans l’approche de solutions diversifiées et il est une source d’informations très importante dont il ne faut surtout pas faire l’impasse.

 

 

  1. le « PIEEC » est un espace convivial qui bénéficie de toutes les facilités d’accès telles que les viabilités, les jours et horaires d’ouverture élargis,... Par élargis, il faut entendre que les créneaux horaires permettront aux apprenants d’accéder aux informations avec l’aide d’un facilitateur, en soirées ainsi que le samedi a minima le matin dans un premier temps.

 

 

  1. le « PIEEC » est facilement identifiable par les publics concernés ; à la base, il est représenté par la signalétique internationale proposée en page de couverture du présent document. Le « PIEEC »  bénéficie d’une campagne locale d’informations importante, continue et renouvelée.

 

 

  1. le « PIEEC » est animé par un facilitateur formé à l’accompagnement des personnes en très grande difficulté. L’expérience en la matière des partenaires au plus près des apprenants leur fait dire que cette personne ne doit être ni un travailleur social, ni un conseiller à l’emploi.

 

 

 

MODELISATION de ce « PIEEC »

en prenant appui sur les travaux des partenaires espagnol, français et italien.

 

Lieu d’accueil, d’information et d’orientation, lieu convivial, lieu formel pour une éducation continuée non formelle, lieu d’écoute, de mobilisation et de travail sur les projets à partir des histoires de vie mais également des connaissances et des compétences acquises,  le « PIEEC » peut être plus que cela.

 

 

 

Il est convenu, tant chez les partenaires du projet ACRE qu’auprès de l’ensemble des acteurs de terrain hors projet intervenant dans ce domaine de compétences, que le facteur Temps est la meilleure dote qui soit pour permettre aux personnes à faible niveau de connaissances d’engager volontairement un cursus de ré-apprentissages en vue de procéder, à leur rythme, à l’acquisition de nouveaux savoirs fondamentaux.

 

Les primo-partenaires sont d’accord pour considérer que le « PIEEC » ne soit qu’un espace-relais avant tout cursus formatif. Ainsi, ce lieu de proximité convivial, sous mandat d’une autorité publique locale ou territoriale, et situé rappelons-le au sein d’un territoire géographique de maximum 25000 habitants, serait doté non seulement de tous les éléments d’informations nécessaires à son objectif premier mais il serait aussi équipé de postes informatiques à disposition des apprenants et doté d’un fonds pédagogique d’enseignement à distance (exemples « Espace CNED » en France, « Maisons du Savoir » en Hongrie,…).

 

La présence de personnes-ressource (professionnels, volontaires) préparées à leurs missions permettrait l’accompagnement à l’utilisation de produits de formation à distance mais également à la recherche de nouveaux contenus pédagogiques adaptés au profil des apprenants adultes.

 

 

 

Les primo-partenaires du projet ACRE ont travaillé simultanément :

ü      pour l’Italie, le rôle, les missions et l’implantation du dispositif « PIEEC »,

ü      pour l’Espagne, les modes d’accompagnement des utilisateurs au sein du dispositif « PIEEC »,

ü      pour la France, les outils et supports pédagogiques au sein du dispositif « PIEEC ».

 

 

Pour sa part, la ville de TORREMAGGIORE, autorité publique locale et primo-partenaire italien du projet ACRE, présente le « PIEEC » comme un service de proximité à offrir à ses habitants. La connaissance minutieuse de la population concernée est un point important car les facilitateurs travailleront au plus près des utilisateurs. Des temps d’information seront régulièrement mis en place qui réuniront d’une part, les opérateurs du « PIEEC »  et, d’autre part, les acteurs potentiels qu’ils se soient manifestés auprès des facilitateurs de manière volontaire ou que ce soient les facilitateurs qui aient initié les contacts de par leurs connaissances des personnes et/ou des problématiques auxquelles elles font face (schémas de culture locale).

 

 

En fonction de la thématique abordée,  certains membres de la CARL pourront être sollicités pour venir enrichir les débats de leurs connaissances du dispositif territorial (législatif et/ou opérationnel).

 

 

 

II. Expérimentations et Interactions en tant que lieu d’info.

 

Tant en Espagne qu’en France et en Italie, la première phase d’expérimentation a été un temps d’observation, de diagnostic et d’analyse servant à modéliser le « PIEEC ».  Cette parenthèse à l’intérieur même du projet a permis d’externaliser un certain nombre de préconisations (Cf. I du présent rapport) mais également de mettre des mots sur des us porteurs, ou non, de résultats dans le contexte où les partenaires évoluent et au regard des publics qui s’adressent à eux.

 

 

 

Travailler en interactions avec les acteurs des territoires mais aussi avec les partenaires du projet ACRE a permis d’observer des pratiques dont un certain nombre seraient transférables intégralement, d’autres restant à aménager (notamment au regard de la culture nationale mais également des dispositifs législatifs en vigueur dans le pays concerné).

 

 

 

Le projet ACRE s’inscrit dans le domaine de l’information à l’éducation continuée tout au long de la vie et dans l’idée même d’un service à rendre aux publics n’ayant que peu d’acquis fondamentaux, et donc besoin de temps pour acquérir les incontournables basiques afin de mieux répondre à l’emploi. Transférer, c’est gagner du temps et c’est tout l’intérêt des observations qui ont été menées. Ci-après, est dressé un inventaire de paramètres qui gravitent autour de l’action même de l’éducation continuée tout au long de la vie et il a semblé important d’en faire état pour venir compléter le point I qui s’attache, lui, à la description pratique et réaliste du « PIEEC ».

 

 

 

Les Horaires

A ce problème, il a fallu faire face même si la solution ne dépend pas des opérateurs du projet ni des utilisateurs et que c’est toute une réflexion dynamique du dispositif qu’il convient d’organiser au niveau de chaque entité publique.

 

Ici, il y a lieu d’évoquer un des points forts de la problématique de l’éducation continuée tout au long de la vie. Bien évidemment, il y a la question des coûts d’accès (notamment chez les publics les moins qualifiés), il y a aussi la question des moyens mis en place (matériels et supports) mais il y a, sans nul doute, la question de l’organisation stratégique des dispositifs.

 

Chez le partenaire italien, pendant l’expérimentation, certains apprenants se sont vu proposer de participer à des cours en pleine journée, y compris pendant les heures de production pour ceux qui travaillaient. Chez le partenaire et les co-réalisateurs espagnols, on observe que les cours commencent à 17 heures pour se terminer à 19 heures. Bien sûr, cela va au-delà des missions du service d’accueil et d’information à l’éducation continuée mais si les accès au PIEEC ne sont pas organisés en tenant compte des disponibilités des utilisateurs (et non des acteurs professionnels), il n’y a que peu de chance que le dispositif soit viable et les services offerts par  le PIEEC deviendraient vite inutiles.

 

 

Le Rôle d’un Facilitateur dans un PIEEC

Pendant la période de développement du projet ACRE, mais surtout pendant l’expérimentation, les co-réalisateurs composant les CARL ont démontré l’impérieuse nécessité pour le facilitateur responsable de l’animation du « PIEEC » d’avoir des capacités à entreprendre. Les difficultés des utilisateurs sont d’origine fort diversifiée, les individus sont autant de personnes avec des difficultés très différentes de l’une à l’autre ; de fait, pour accomplir ces missions, il ressort que les compétences à attendre  d’un facilitateur doivent être multidisciplinaires, à la fois :

 

 

 

ü     Agent de Développement

pour mener des entretiens, compléter les chartes graphiques, guider des orientations à choix multiples,

 

ü     Acteur de Terrain

pour inventorier, composer et animer la CARL , dynamiser le réseau territorial, solliciter des actions et travailler à la veille permanente du dispositif en même temps qu’enrichir le catalogue des produits,

 

ü     Initiateur de solutions

§         pour résoudre les difficultés qui peuvent se présenter (problèmes de mobilité, de garde d’enfants, de compatibilité d’horaires, de régularisation administrative,…).

§         pour motiver des accompagnants volontaires à aider les utilisateurs. L’exemple peut être réfléchi sur l’existant espagnol au travers des « Asociacion de Vecinos » qui ont vu le jour pendant la période du franquisme (forme de lutte interne silencieuse) et ont perduré au-delà de la disparition du Caudillo en 1975.

 

 

 

L’information à diffuser

 

Il est important de donner l’opportunité aux utilisateurs de poursuivre leurs apprentissages tout au long de la vie, encore faut-il que, pour cette typologie de publics, l’information soit diffusée largement. Les partenaires se sont penchés sur cette question et notamment le partenaire espagnol qui a ciblé très précisément le destinataire des informations en travaillant avec les co-réalisateurs de sa CARL à partir des parcours expérimentaux qu’ils ont organisés en sous-groupes (handicapés, femmes, minorités ethniques, migrants).

 

 

Il est établi que de manière générale, pour les trois derniers sous-groupes, des organisations connues et repérées sur les territoires développent déjà ce travail d’information. En revanche, pour les personnes porteuses de handicap (au sens large), l’information est plus difficile car bien souvent les personnes elles-mêmes ne se désignent pas comme tel et ne s’orientent pas vers des associations de défense des usagers ; elles n’ont pas a priori accès à ces informations.

 

 

 

 

Plusieurs initiatives semblent d’ores et déjà porteuses de résultats ; elles mériteraient un travail complémentaire de recherches, de réflexion et d’expérimentation. Ainsi :

 

ü      le numéro de téléphone centralisé mis en place au Royaume-Uni et dont on trouve des tracts de format A5 dans tous les lieux publics (commerces, postes, administrations, services…) à portée de mains.

 

ü      le site Internet  du Gobierno d’Aragon en Espagne qui met à disposition, au jour le jour, toutes les informations concernant les dispositifs d’éducation, les publics, les droits d’accès,… (cf. http://portal.aragob.es/servlet/page? )

 

ü      la JAPD (Journée Appel Préparation Défense) en France pour les moins de 25 ans… il serait d’ailleurs intéressant de trouver une équivalence incontournable pour les plus de 25 ans car, à l’âge où les jeunes assistent à la JAPD, les apprenants insuffisamment dotés d’acquis fondamentaux sont trop souvent en rejet de tout cursus éducatif et souvent déjà dispersés dans les méandres de la vie.

  

 

 

 

 

 

En résumé :

 

 

 

 

Doit être

Ne peut pas être

  • Lieu d’Accueil et d’Orientation
  • Service de Proximité (accès libre, horaires, visibilité externe, Internet) au fait des problématiques locales
  • Informations sur les Enseignements Basiques
  • Relais vers les réseaux locaux d’aide et de soutien
  • Dynamiseur sur le terrain
  • Information sur le Bassin d’Emploi
  • Information sur les réseaux d’Education Continuée tout au long de la vie
  • Un rapport privilégié
  • Un organisme de formation
  • Un service d’assistance financière
  • Un service limité dans le temps
  • Un service social
  • Un service générateur d’emploi(s)