Une flopée de mots... pour quoi dire, pour quoi faire

EURO-CIDES/DOMINIQUE ANTONY/ AVRIL 2021 2 Qu’est-il ressorti de nos travaux de recherche, de créations suivies d’expérimentations et enfin d’analyses ? Que les ressources pédagogiques créées doivent être déployées pendant la détention des PPSMJ convaincues de radicalisation et/ou d’actes de terrorisme fondés sur une/des idéologie(s) islamiste(s) et à poursuivre dans la continuité jusqu’après leur sortie, ce qui pose d’emblée la question des champs de compétence des services respectifs, et du financement des activités et actions. Que gagner la confiance de cette typologie d’individus est très chronophage et qu’elle repose aussi sur une adhésion volontaire (voire forcée) de la PPSMJ en même temps, et à part quasiment égale, de la capacité d’empathie et de bienveillance, d’écoute et d’investissement des professionnels en charge du programme. Qu’une interdisciplinarité des intervenants dans les domaines est incontournable de la complémentarité des réponses à apporter. Que, tout en évitant le groupe classe dans ce contexte très particulier, les séquences pédagogiques privilégient alternativement du travail collectif, individuel et jusqu’à personnalisé (à l’exemple de la psychologie clinique). Que, depuis 2016, aux détenus radicalisés convaincus de faits terroristes sont venus s’ajouter les revenants de l’E.I. (à ce jour disloqué, mais pour combien de temps ?). Que tous les TIS et DCSR seront sortants un jour ou l’autre, à court, moyen ou plus long terme et qu’il y va de notre responsabilité (et de notre sécurité ?) de construire des solutions pérennes et viables d’intégration de ces PPSMJ. Enfin, que s’il est important de prévenir d’éventuelles récidives de PPSMJ auprès de futurs « sortants » en construisant avec eux des perspectives d’insertion réelle et stable, il est tout autant, sinon plus, devenu indispensable de prémunir leurs « relèves » aperçues en action lors de situations de violence émergées ces deux dernières années (cf. groupuscules extrémistes violents lors de manifestations, « sauvageons » des banlieues, rixes entre bandes, …) au gré d’idéologies qui n’ont plus rien de religieuses. A la fin du 3ème trimestre 2018 les ressources européennes SERA, présentées à un institutionnel public national de référence en matière de répression du terrorisme, ont été jugées qualitativement très intéressantes et riches pédagogiquement, en même temps qu’insuffisantes quantitativement. En effet, des expériences de l’interlocuteur coordinateur du dispositif en même temps que de sa très bonne connaissance des publics incriminés il ressortait que la période à contractualiser de 3 mois (SERA) devrait être étendue jusqu’à 12 mois pour un meilleur ancrage des réponses aux besoins identifiés, pour une adéquation plus fouillée entre capacités individuelles et appropriation, pour un accompagnement personnalisé adapté. Et c’est à partir de cette nécessité de porter le parcours de 3 à 12 mois que SERA Plus a été réfléchi au seul niveau français.

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