Une flopée de mots... pour quoi dire, pour quoi faire

EURO-CIDES/DOMINIQUE ANTONY/ AVRIL 2021 3 Quels ont été, à son origine, les besoins identifiés pour SERA ? Quels seraient ceux nécessaires à SERA Plus ? Faisant suite à une exploration de « l’état de l’art » européen en matière de pédagogie propre à la « lutte contre la radicalisation » (étude et analyse menées en 2017 sous la responsabilité de l’Université de Malte en sa faculté de criminologie), les 5 champs identifiés puis explorés pour composer SERA ont été ceux des Croyances (politiques, religieuses, …), de l’Interculturalité (spécificités culturelles, traditions, …), de l’Education (communication, compétences numériques, connaissance des médias, …), de la Psychologie (développement de l’identité, conscience de soi, parentalité, …) et du Social (comportements, équité, …). Fondées sur les pyramides de Maslow et de Pinto (cf. échelles des besoins de l’Individu) et ciblant les personnes incarcérées convaincues de radicalisation, les séquences thématiques y sont organisées en 3 cycles de 120 heures, soit 3 fois 4 semaines de 30 heures (pour un total de 360 heures). Les méthodologies usitées sont par nécessité que peu formelles et les enseignements ont été réfléchis à partir d’activités et d’actions fondées sur des débats, des jeux de rôle, de la représentation, … pour ne pas reproduire des situations d’échecs et de mises à l’écart déjà par trop vécues de ce type de publics. Aujourd’hui, et parce que libéré de contraintes que faisait porter le contenu du projet tel que sélectionné, les séquences pédagogiques composant le programme SERA peuvent être utilisées « en prêt à l’emploi » ou « à la carte » ; les droits d’accès et d’usage sont libres, pour autant que la source soit mentionnée, et/ou citée. Parlant de SERA Plus, nous avons fait le choix d’y voir un programme de réconciliation«S» (plutôt que de « déradicalisation ») et, pour ne pas juste rallonger SERA (ce qui aurait été un motif d’échec assuré), nous avons préféré compléter le programme initial par des séquences pédagogiques relevant d’autres domaines thématiques de manière à « ébaucher » des profils susceptibles de convenir à notre société. Ainsi il a été possible d’articuler, telle une boule à facettes, des productions résultant de plusieurs projets européens que nous avions soit animés pour la plupart, soit partagé pour l’un d’eux, tous menés avec des PPSMJ (majeures ou mineures) soit en environnements fermés, soit en activités de jour en milieux ouverts. Chaque projet européen ayant commencé par une analyse thématique de besoins auprès de cohortes ciblées identiques, il est ressorti que nous avions de la matière « dormante » à réinvestir. Ainsi, articulés au cœur d’une même boîte à outils, il était possible d’offrir à une variété de professionnels des méthodes et des ressources pour repérer, développer et étayer des parcours de vie individuels. Et c’est ainsi que toutes ces productions ont été mises « en concert » pour composer SERA Plus.

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